Connexions en Eau-Trouble Les financements inavouables des « protecteurs des océans »

2/5/2025 9:52

Selon nos informations, le flou méthodologique avec lequel la « Liste Rouge » a été élaborée par l’ONG BLOOM dans le but de jeter le discrédit sur toute la filière de la pêche française ne serait pas le seul point qui préoccuperait certains parlementaires, ses financements seraient aussi problématiques. Dans le film « Les Hommes du Président » avec Robert Redford qui décrit l’enquête de deux journalistes américains sur l’affaire du Watergate, une source anonyme leur conseille de pister l’argent pour retrouver les commanditaires d’une série d’actions qui cherchent à discréditer le parti démocrate. Et c’est précisément ce à quoi notre petit groupe d’enquêteurs cinéphiles s’est focalisé. A l’issue de ce travail force est de constater que l’écosystème d’associations sur lequel s’appuie les supporters de Claire Nouvian entretient depuis des années des liens financiers avec certains des champions de la mondialisation, pour lesquels la lutte pour la défense de l’environnement n’est qu’un prétexte pour détourner l’attention de l’opinion publique sur l’explosion de la précarité, tordre le bras aux élus et aux parlements sur les questions de souveraineté, et pousser l’agenda de leurs intérêts économiques. 

P comme PEW, Pétrole et Pollution

Comme nous l’évoquions dans notre dernier article, c’est l’ONG américaine Global Fishing Watch qui a réalisé la collecte d’informations et la base de données sur lesquelles Bloom a élaboré sa « Liste Rouge ». Si GFW met en avant sa coopération avec Google, Leonardo Di Caprio, rappelons qu’elle a été créée par la société Skytruth spécialisée dans l’exploitation des données par satellites. C’est Skytruth qui sous-traite toujours aujourd’hui les prestations de collecte et d’analyse de GFW. Une société qui dispose d’un réseau imposant au sein du monde politique américain dans le but de décrocher des appels d’offres et subventions. C’est d’ailleurs à l’occasion de « Our Ocean Conference » présidée par l’ancien secrétaire d’état John Kerry en 2016 que GFW a vu le jour. Son tout premier dossier a consisté à monter un rapport contre les activités de pêche chinoises dans l’archipel du Pacifique des Kiribati présentées comme illégales, et selon une méthodologie en tout point identique à celle utilisée pour la « Liste Rouge ». Un dossier qui servait directement les intérêts du même Département d’État. Car si cet archipel est méconnu du grand public, celui-ci demeure stratégique pour le déploiement de l’US Navy car situé au centre du plus grand océan du monde, au moment où Pékin venait d’initier un grand programme de remboursement de la dette des archipels états du Pacifique à l’égard du FMI en échange de concessions pour renforcer sa souveraineté alimentaire ainsi que le nombre de ses bases navales.

Or, Global Fishing Watch est aussi largement financé comme Bloom et Sea Shepherd par l’ONG américaine PEW Charitable Trust. Une ONG haute en couleur, fondée par les héritiers du milliardaire Joseph N. Pew qui a bâti outre-Atlantique l’empire pétrolier Sunoil devenu Sunoco, condamné à plusieurs reprises par l’état de Pennsylvanie pour pollution massive des fleuves et des parcs naturels. Un empire qui avait pour partenaire stratégique le fonds d’investissement Carlyle Group dirigé par l’ancien secrétaire à la défense de Ronald Reagan entre 1987 et 1989, Franck Carlucci. Un fonds sur lequel ont travaillé de nombreux chercheurs de l’École de Guerre Économique sous la direction de Christian Harbulot, et qui est soupçonné d’être le bras armé de la Maison Blanche contre les secteurs économiques stratégiques français comme la défense, l’énergie, l’aérospatial, la santé, et bien sûr l’agroalimentaire qui constituent des menaces de premier plan à l’exportation pour les intérêts américains. En outre plusieurs patrons pêcheurs se souviennent du Grenelle de l’environnement en 2011, lors duquel la pasionaria de Bloom, Claire Nouvian avait projeté par erreur lors de son intervention un mail de PEW lui étant adressé, et qui décrivait dans le détail toute la stratégie d’influence qu’elle devait déployer en France.

La « World Company »

On trouve d’autres bienfaiteurs/pollueurs de Global Fishing Watch comme les groupes Google et HP aux empreintes carbone records en raison de leurs data centers, tout comme le géant de la grande distribution Walmart présent dans 27 pays avec ses 11300 hypermarchés, qui pèse désormais 593 milliards de dollars, et qui a bâti sa fortune en rendant obèses des dizaines de millions d’américains à coup d’aliments discount ultra-transformés à base de soja ou de graisses hydrogénées. Mais ce qui frappe le plus est sans aucun doute l’importance des contributions issues de la grande finance comme le groupe de presse Bloomberg qui fait la pluie et le beau temps à Wall Street, et surtout le Forum Économique Mondial qui rassemble tous les ans à Davos en Suisse, le Nouvel Ordre Économique Mondial. Un forum initié par certains « philanthropes » connus pour leur implication directe ou indirecte dans les grands conflits internationaux comme l’ineffable Georges Soros. Qui sous le prétexte de défendre les valeurs démocratiques mettent en place des mécanismes de prédation économique destinés à privatiser les ressources de pays ruinés après plusieurs années de guerre, comme l’Irak, le Congo, ou encore l’Ukraine. Si la marionnette recherche la lumière, le marionnettiste lui se dissimule toujours dans l’ombre.

Le Forum Économique Mondial regroupe les mille plus grandes entreprises mondiales (chiffre d’affaires minimum exigé 5 milliards de dollars !), 340 personnalités souvent issues des universités américaines, 70 chefs d’état, 45 ONG, ainsi que 230 médias mainstream (CNN, Le Monde, ou LCI). Ce barycentre du mondialisme se présente souvent comme un espace dans lequel l’avenir du monde est discuté, planifié avec bienveillance par une élite mondiale soucieuse de compromis... surtout lorsque ses intérêts immédiats y sont préservés. Car tous les médias critiques à la cause mondialiste en sont écartés. Les dossiers réalisés par le Monde Diplomatique ont ainsi démontré à plusieurs reprises que Davos constituait avant tout un outil pour certains leaders économiques ou politiques pour imposer des arbitrages, dans le but de court-circuiter les représentations parlementaires locales lorsque celles-ci risquent de faire obstacle aux logiques de la globalisation, ou encore de financer la carrière des meilleurs élèves du programme « Young Global Leader » comme Mark Zuckerberg le pdg de Facebook, Larry Page le fondateur de Google, Gabriel Attal, ou encore Marlène Schiappa.

Davos ne symbolise pas seulement le summum de la pensée unique, il incarne surtout la tartuferie. Il s’ouvre officiellement à l’élite mondiale alors que son recrutement y est ploutocratique. Il milite pour la parité alors que le nombre de femmes n’y dépasse pas 24%. Il défend la société multi-culturelle alors qu’il a fait l’objet de plusieurs plaintes pour discrimination et de manifestations dénonçant le sacrifice des peuples tibétains ou ouïgours au nom de la Realpolitik. Mais surtout alors qu’en 2020 ce forum a pris fait et cause pour la défense de l’environnement, cette même année son empreinte carbone a explosé suite à l’affrètement de plus de 1300 avions d’affaires pour véhiculer les invités

Ces révélations sur les financements des ONG proches de Bloom déstabiliseront-elles sa porte parole Claire Nouvian, l’égérie de la bobotitude parisienne ? Probablement non. Toute aussi aveuglée par ses oeillères idéologiques, que par son complexe de supériorité assis sur un patrimoine immobilier indécent avec vue sur le Panthéon, le Jardin du Luxembourg ou le vieux port de Marseille. L’ONG Bloom pousse son agenda politique au rythme d’une marche mécanique, polémique, orchestrée, mais sans forcément savoir qui... qui l’a fait marcher !

Nous sommes un collectif breton dénonçant l'imposture.

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